Au début de la colonisation française, dès 1931, une émigration suisse a
commencé à s’installer en Algérie , principalement au centre du pays par la
création des hameaux suisses de Koléa (Coleah) et à l’est du pays à Sétif.
Malgré des conditions difficiles dues au manque d’infrastructures , certains
hommes ont fait face à l’adversité grâce à leur ténacité et à leur volonté.
C’est le cas de Jean Nicolas Décaillet, originaire du Valais, qui a hérité du savoir
de ses proches pour développer des cultures de subsistance (pommes de terre,
haricots, etc.), pratiquer l’élevage de bovins, notamment, et surtout pour
produire des céréales.
En 1881, il concrétisa un projet qui lui tenait à cœur : la création de la première
« Ecole pratique d’agriculture et de viticulture » installée sur son domaine, à
Rouiba ( à 25 km environ d’Alger), aidé par l’Etat.
Nommé directeur de cette école, il s’engagea à dispenser un enseignement à la
fois théorique et pratique. Il réussit à lui donner une réputation à la fois en
Algérie, en France et même dans d’autres pays.
Ce Valaisan d’origine reçut le titre de « Commandeur du Mérite agricole » grâce
à des résultats honorables obtenus par un travail opiniâtre et durable.
Bénéficiant des progrès techniques de l’époque, il introduisit un programme de
formation audacieux et performant.
Au fil des ans, il fut l’un des premiers experts agricoles de la plaine de la Mitidja
( à une soixantaine de km d’Alger) à développer et à sélectionner des semences.
C’est ainsi qu’il employa du matériel moderne et forma une main d’œuvre
hautement spécialisée et qualifiée.
Cette école subira un changement pour prendre les noms d’ Ecole d’agriculture
algérienne, en 1905, d’Institut National Agronomique, en 1968.pour devenir
Ecole Nationale Supérieure Agronomique. en 2008. Enfin, deux écoles
supérieures d’agriculture saharienne, à Adrar et à El Oued verront le jour en
2021.